De St-Jean-Pied-de-Port à Santiago de Compostela

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mardi 11 mai 2010

Jour 33 / dimanche / Triacastela / 21 km / Santiago 135 km

La pluie n'a pas cessé de la nuit et la brume est épaisse ce matin.

Le déjeuner est délicieux même si nous savons qu'à chaque morceau de pain qui disparait, le moment où l'on devra quitter l'endroit et affronter l'intempérie approche.

C'est vraiment le pire moment de marche de notre voyage jusqu'à maintenant. Pluie, vent, froid, brume et noirceur. Les sentiers sont très vaseux et nous devons zigzaguer constamment pour éviter les trous d'eau et les flaques de vase, histoire de garder les pieds au sec le plus longtemps possible. On ne voit que le bout de nos pieds et la succession des pas est monotone. La première pause se fera plus tôt que prévu au deuxième village que nous rencontrons, après une heure de grands vents, de pluie toujours s'intensifiant et de mains gelées.

Par après, nous atteignons ce que nous croyons être le village de La Faba où nous avions prévu faire notre dernière pause après douze kilomètres de marche mais sans nous en rendre compte, nous n'avons pas croisé ce village et avons marché en réalité trois kilomètres de plus et sommes arrivés à Viduedo. C'est une sensation agréable que nous éprouvons car il ne restera pas neuf mais bien six kilomètres avant Triacastela.

Au sortir de ce confortable bar où un foyer régnait en maître au centre de la place, la pluie a presque cessé. L'unique rue du village est bloquée par un camion reculé contre une grange et un homme tente d'y faire embarquer une vache. Il est dans la boite du camion et a beau tirer la corde de toutes ses forces, il ne gagnera jamais contre cette costaude. Un vieil homme nous fait signe et nous fait passer dans l'étable pour pouvoir continuer notre route sur le camino. Nous avons beaucoup de plaisir à le suivre dans cette très vieille grange où se trouve des poules et des vaches. Nous le remercions chaleureusement. Photo.

Le temps est vraiment mieux. La brume s'est levée et ça s'éclaircit. Il ne reste pas cinq kilomètres en descente vers Triacastela que le soleil veut percer. Le bleu remplace rapidement le gris et au loin nous apercevons notre destination baignée de soleil. Les nuages sont maintenant beaucoup plus amicaux mais le vent est toujours aussi fort. Finalement, la journée devient fort agréable alors que rien ne permettait d'espérer un tel développement.

Nous entrons dans Triacastela vers 12:45 et traversons le village en entier pour trouver notre auberge. La place est déserte et une note sur le bureau à l'intérieur indique que le responsable est au bar voisin.

Après nous avoir enregistrés, l'hospitalero nous amène à notre chambre et nous sommes renversés par la propreté et la beauté des lieux. Nous restons bouche bée en voyant notre chambre pour deux avec volet et porte qui ferme à clé. C'est superbe et nous voilà réconciliés avec le camino après les mésaventures de la veille.

Alors que je m'apprête à sauter dans la douche, l'hospitalero arrive à notre chambre et me dit que la course de F1 est à deux heures et qu'elle vient tout juste de commencer. Cela fait suite à une discussion tenue plus tôt avec lui. Je descend à la salle commune et la télé est déjà sur le grand prix. Quelle délicatesse ! Je l'embrasserais !

Peu de temps après, nous traversons au bar d'en face pour regarder la deuxième moitié de la course et c'est vraiment hors de l'ordinaire. J'ai peine à croire que je suis dans un bar en Espagne à regarder en direct le Grand Prix de F1 de Barcelone en prenant une bière, en bouffant des peanuts et en mangeant un sandwich géant au jambon et au fromage ! Nous passons un très bon moment.

Un petit tour au supermarché, un souper de pâtes et légumes sautés et le tour est joué. Nous sommes comme à l'hôtel et nous apprécions notre chance. Même un couple qui s'installe sur le tard dans la chambre voisine vers 21 heures ne parvient pas à faire diversion à notre bien-être. Après 33 jours, nous sommes finalement immunisés !

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