De St-Jean-Pied-de-Port à Santiago de Compostela

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mardi 11 mai 2010

Jour 34 / lundi / Sarria / 19 km / Santiago 116 km

La température est encore moche ce matin et la pluie tombe finement. Nous quittons à regret ce havre de bien-être qui nous a fait le plus grand bien. Nous traversons la rue pour déjeuner au bar d'en face. C'est toujours un bon moment de notre journée.

Nous enfilons les ponchos et quittons Triacastela pour Sarria. Les conditions sont mauvaises mais beaucoup mieux qu'hier.

Nous n'avons pas deux kilomètres de fait que je réalise que l'appareil photo n'est plus à ma ceinture. Le mousqueton auquel il est toujours accroché s'est ouvert et l'appareil est tombé. L'adrénaline monte en flèche et instantanément, nous rebroussons chemin peu importe qu'il faille refaire les deux kilomètres en sens inverse. Ce n'est pas tant l'appareil que les 1400 photos qu'il contient qui nous préoccupent. Nous n'avons pas cent pas de fait que trois marcheurs arrivent à notre rencontre et l'un d'eux lève le bras vers moi en brandissant ce qui semble être mon appareil. Et effectivement, c'est bien ça. L'homme est très souriant et il sent bien mon soulagement. Je le remercie mille fois et ce n'est pas assez encore à mon goût. Il est plus grand que moi et je ne me gêne pas pour le prendre dans mes bras. Je ne sais pas quelle langue il parle mais je m'adresse à lui en anglais. De toute manière, la scène se passe de mots. Je me rappellerai toujours de ce moment sous les arbres. Ce pur étranger est devenu en une fraction de seconde un ami pour la vie. Nous nous laissons sur une sincère poignée de mains.

Nous poursuivons notre marche et les micro-villages se succèdent aux deux kilomètres. Ils sont parfois si petits qu'on a peine à se rendre compte qu'on les traverse.

Un peu passé la mi-chemin, nous approchons du village où nous prévoyons prendre le café con leche. Il y a un bar quelques centaines de mètres avant le village et nous préférons nous rendre "en ville". Mauvaise décision. Pas de bar. Nous sommes condamnés à nous trouver un coin au sec et à l'abri du vent pour s'asseoir un peu et grignoter quelque chose. Ça fait presque trois heures qu'on ne s'est pas arrêtés.

Il ne reste que huit kilomètres à faire et nous sommes decidés à y aller d'un trait, mais c'était avant d'avoir un bar sur notre chemin deux kilomètres plus loin. Rien n'arrive pour rien et dans ce bar de Pintin se trouve mon ami pour la vie et ses compagnons. Si ce n'avait été de l'oeil averti de Loulou, je ne l'aurais pas reconnu.

C'est une bénédiction de le retrouver. Je ne fais ni un ni deux et je me dirige à leur table. Ils me reconnaissent et la fête commence. Ils parlent tous espagnols et tant bien que mal, on finit par se comprendre. Mon ange-gardien s'appelle Luis et il est de Barcelone. Photo. Encore photo. Nous nous laissons une fois de plus en pensant qu'on ne se reverra plus.

Il ne reste plus que six kilomètres et la pluie a cessé. En moins de vingt minutes, nos compagnons nous rattrapent et je fais le reste du chemin avec Luis. Nous discutons pendant plus de 90 minutes ensemble et Loulou est loin devant car nous ne marchons pas très vite. Enfin un espagnol qui parle pour que je le comprenne. J'ai beaucoup de plaisir à le connaitre.

Le reste de la journée se passe comme à l'habitude. Les tâches, la bière, les tapas, le souper à la cuisine de l'auberge, la bouteille de vin rouge à 0,62 euro et le coucher.

Aujourd'hui n'a pas été uniquement une journée exceptionnelle sur le camino mais une journée exceptionnelle dans ma vie. Le coup du destin m'a fait rencontrer des gens extraordinaires. Il y a toujours quelqu'un quelque part prêt à aider un étranger dans le besoin et aujourd'hui, c'est moi qui avait besoin. Merci Luis !

2 commentaires:

  1. Hola amigos!C'est drô^le on dirait que la végétation a changée,on vous croitaitdans un cadre tropical,mais peut-ê^tre est-ce seulement une illusion!Je comprends que l'adrénaline devait être au MAX.Eh!imaginez 1400 photos,tout ce que nous aurions manqué nous aussi.Quel soulagement ça dû ê^tre.Mais les gens sont foncièrement bons,heureusement n'est-ce pas? Contente que vousayez pu avoir du confortdanc cette petite auberge après la pluie la vase le vent,ça devait être le paradis.Je sais que vous êtes loin de tout ça mais les Canadiens ont battu Pittsburg hier soir,forcant ainsi un 7ième match aprèes avoir battu les Capitals je vous jure que tous les Québecois sont en liesse moi y compris,moi qui habituellement n'écoute jamais le hochey.Je vous laisse là dessus.Bonne journée mes amis.Martine

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  2. Comme dirait ma mère..."Tsé quand on mène une bonne vie...!" :) Une chance qu'il a été assez honnête pour vous le redonner...j'espère que tu as eu ta lecon Charlie :) xoxoxoxoxoxox
    Votre fille xoxoxoxoxo

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